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100 Francs Cochet 1959 (G -- Mz --)

RRRRR Seul exemplaire connu

6.04 g     Ø 24 mm     cupro-nickel

Tranche striée

Ci-dessous le beau texte enthousiaste que nous a confié Carles-Jongues sur cette pièce.

 

Frappe initialement destinée à la circulation courante.

Evidemment sans le mot "Essai".

Connue qu'à cet unique exemplaire.

 

Espérée.

Très convoitée.

J'ai été créée à l'aube de la Vème République.

Aperçue que rarement en catimini.

A l'image fortement attendue mais jusqu'alors secrète.

Unique encore à ce jour.

J'étais destinée à une frappe de circulation courante.

Sauvée in extremis! J'ai bien failli perdre définitivement mon pays originel ...

 

Qui suis-je ?

 

Le mystère de la 100 Fr Cochet 1959 "Chouette" !

 

Dans la continuité d'une production établie par nos Instances, la frappe de circulation courante avec une production relativement massive de 2.646.500 exemplaires devait être effectuée au millésime 1959.

Or, cet unique exemplaire connu encore à ce jour symbolise cet ensemble de frappes qui aurait dû être produit en cette année.

Ainsi, ne pouvant en ce temps imaginer une telle erreur, à la référence 2679 de son ouvrage, Mazard édite ce millésime 1959 en simple, voire vulgaire frappe courante.

Il est par contre quasi garanti qu'il n'en a cependant jamais vu un exemplaire.

 

Une multitude de questions reste cependant toujours sans réponses.

 

Est-ce par manque de temps à la préparation des coins que la quasi-totalité de la production de ce millésime a été compensé par un reliquat de coins de frappe restant de l'année 1958 ?

Cette hypothèse est la plus crédible à mon sens par son évidence.

Par une surcharge de travail considérable, il nous faut garder en mémoire qu'en ce temps toute la corporation des Maîtres Graveurs est soudainement monopolisée pour la recherche monétaire du lancement du Nouveau Franc.

Parant vraisemblablement au plus pressant tel que la recherche sur l'avenir de notre future monnaie, certaines charges de travail durent être délestées.

Ainsi, la production n'aurait pas souffert du manque de frappes par la demande des ordonnances administratives, où un seul et simple coin devenait alors nécessaire pour imager l'année 1959.

Mais de ce seul coin supposé, pourquoi n'y aurait-il eu qu'une seule frappe survivante ?

Mystère !

 

Cependant, et je suis bien placé pour vous en parler, car c'est avec une certaine similitude que quatre années plus tard on retrouve un phénomène un peu du même type.

Je veux évoquer en comparaison le mystère 1 Fr nickel 1963.

Puisé toujours dans l'ouvrage de Mazard, à la référence 2791, on peut lire :

"Les fabrications de 1963 portent le millésime 1964."

Soit !  C'est un fait acquis où l'on doit se résigner à l'évidence car il en est ainsi !

De ce fait qui devient encore pire que celui de la frappe de 100 Fr Cochet 1959, un unique coin de 1 Fr 1963 a bien été créé pour l'unique frappe d'une seule Epreuve de contrôle portant ce millésime !

Qui plus est de la part des Maîtres Graveurs que je côtoie, ce coin daté de 1963 n'aurait jamais frappé un autre métal que le plomb qui est issu de l'Epreuve de contrôle présente dans cette collection.

Invraisemblable !  Non ?

 

Pour quelle raison la 1 Fr Semeuse 1963 n'a jamais été frappée sur du nickel ?

Tout simplement parce que les Instances avaient en ce temps souhaitées en avoir le juste aperçu sans pour autant qu'elles n'en donnent l'ordre de frappe sur le métal adopté.

Extravagant dans la démarche !  Non ?

Il en est pourtant ainsi dans le procès de fabrication monétaire, où sous peine de radiation immédiate pour son auteur, aucun Maître Graveur ni aucun employé de la Monnaie de Paris ne se serait permis de frapper une quelconque monnaie en cours d'utilisation qui aurait été jugée une pure contrefaçon et un affront au seul pouvoir décisionnaire.

Malgré ceux qui peuvent encore en douter, je peux affirmer que nous ne trouverons jamais la frappe de 1 Fr 1963 sur nickel car pour les raisons évoquées, elle n'a jamais été frappée par manque d'ordonnance écrite.

Il faut définitivement bien comprendre que la faciale de 1 Fr Semeuse en ce temps était circulante, à contrario d'une quelconque recherche monétaire où là énormément de choses étaient permises.

 

Cette comparaison est grandement utile pour chercher à comprendre pourquoi l'une a été créée, et l'autre pas.

La 100 Fr 1959 quant à elle, même si elle a été frappée à un tirage quasi nul, a pu l'être pour la seule raison qu'une ordonnance administrative l'autorisait à une production massive qui n'a toutefois pu être respectée.

A contrario, malgré la création d'un coin et la réalisation de l'unique Epreuve de contrôle, la 1 Fr 1963 nickel n'a pas pu être réalisée car elle n'a jamais reçu d'ordonnance administrative de création.

 

Tout ceci pour vous démontrer la complexité mais aussi parfois la logique du fonctionnement de nos créations monétaires.

Avec un travail équivalent à la réalisation de coin respectif à chacune de ces faciales, l'un semblait imposer à minima la création d'une monnaie, l'autre n'en avait strictement pas l'autorisation.

 

Une rescapée in extremis du Patrimoine Français.

 

A ce jour, avec plus d'un demi-siècle du temps qui nous sépare de sa création, ce seul exemplaire connu de 100 Fr Cochet 1959 se trouve être l'unique pièce "dite" circulante la plus rare en cette qualité de tout notre monnayage Français du XXème siècle.

Cette particularité exceptionnelle la met très en vue du monde international où déjà vers les années 2000 elle avait été expatriée du territoire Français.

 

Un montant qui fâche !  Un joyau monétaire qui apaise !

 

Découlant naturellement des faits évoqués, je n'ai pas connaissance d'une seule pièce circulante sur ma période de collection qui en moins de quinze ans ait subi une telle inflation.

Face à un tel contexte semblant prendre un nouvel engouement international, la projection de cette vente m'offrit un fâcheux dilemme où peut être encore je pourrais m'accorder pour la dernière fois une chance face à mes possibilités financières limitées.

Il était établi à mes yeux que cette pièce allait se vendre très cher, et le montant de son prix de départ de la vente aux enchères était déjà fixé à plus du double de ce qu'elle aurait été vendue douze ans plus tôt.

Finalement mes pensées étaient justes, les enchères en avaient encore très fortement augmenté le prix final, mais enfin combien soulagé que cette pièce réincorpore son pays originel.

 

Cette unique 100 Fr Cochet 1959 "chouette"

est issue de la vente aux enchères 8 organisée par "Numismatica Genevensis SA"

qui s'est déroulée le 25 novembre 2014 à Genève (No 407).

 

Mise à prix : 30.000 CHF

Adjudication : 45.000 CHF + Frais

Pour faire simple : Adjudication + Frais + TVA de dédouanement + Transport sécurisé  =  46.684,55 € TTC.

 

Ouf !!!

 

Pour tout vous dire : En conformité et à la hauteur de cette exceptionnelle rareté, c'est également l'élément le plus cher entré dans la collection "CARLES-JONGUES" à ce jour.

C'est le montant aujourd'hui réactualisé de cet investissement Patrimonial.

 

Carles-Jongues

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l'extrême passion de la Généalogie monétaire

http://www.carles-jongues.com

 

 

 

 

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